Le Nigeria et le Burkina Faso, qui s'affrontent dimanche à Johannesburg en finale de la CAN-2013 (20h30 locales), présentent des profils très distincts, entre des Super Eagles à la puissance offensive affirmée et des Etalons à grande cohésion et au mental d'acier.

NIGERIA

Forces: Une attaque de feu
Les Super Eagles s'appuient principalement sur la puissance physique et la vélocité de leur trio d'attaquants Moses-Emenike-Ideye Brown. Après un démarrage plutôt poussif, les hommes de Stephen Keshi ont gonflé leurs statistiques lors des rencontres à élimination directe, contre le grand favori ivoirien en quart de finale (2-1) et le Mali, terrassé en demi-finale (4-1).
Emenike, meilleur buteur du tournoi avec 4 buts à égalité avec le Ghanéen Wakaso, s'est imposé comme la tête d'affiche du secteur offensif, mais il ne faut pas négliger l'apport de Moses, impressionnant contre les Maliens et décisif avec un doublé face à l'Ethiopie au 1er tour (2-0) alors que la survie de son équipe était en jeu. De quoi conforter les choix audacieux de Keshi, très critiqué au pays pour avoir laissé à la maison les cadres habituels de l'attaque, Odemwingie et Martins.

Faiblesses: Une défense inexpérimentée
Si le gardien Enyeama reste un solide rempart, les sautes de concentration de l'arrière-garde nigériane ont failli coûter très cher au 1er tour et mis en lumière le manque de vécu international des joueurs convoqués par Keshi. Par deux fois, les Super Eagles ont ainsi laissé échapper en fin de match un succès qui leur tendait les bras en encaissant des buts largement évitables contre le Burkina Faso (1-1) et la Zambie (1-1). "Big Boss" Keshi a pris un énorme risque en écartant le capitaine Yobo, qui dispute à 32 ans sa 6e CAN, pour lui préférer au bout d'une rencontre le novice Omeruo (19 ans), déjà enrôlé par Chelsea avant d'être prêté au club néerlandais d'ADO Den Haag et qui forme avec Oboabona (22 ans) une charnière centrale particulièrement inexpérimentée. Sur les côtés, Ambrose (24 ans) et Echiejile (25 ans) sont un peu plus aguerris mais vont disputer dimanche le match le plus important de leur jeune carrière.
Attention danger.

BURKINA FASO
Forces: un mental à toute épreuve
Les Etalons se sont hissés en finale pour la première fois de leur histoire envers et contre tout. Les éléments défavorables se sont accumulés et ont permis de souder encore plus le groupe, libéré de toute pression après sa victoire contre l'Ethiopie (4-0), la première au bout de 18 matches de CAN. Il y eut dans ce match l'exclusion de leur gardien Soulama puis contre la Zambie (0-0) la blessure d'Alain Traoré (auteur de trois des cinq buts burkinabè au premier tour), principale arme offensive de l'équipe, et enfin l'arbitrage défavorable en demi-finale contre le Ghana (1-1 a.p., 3-2 t.a.b.). Cette solidarité se retrouve sur le plan défensif: les Etalons n'ont encaissé que deux buts, au premier match contre... le Nigeria, et en demie sur penalty. La charnière centrale composée de Keba Paul Koulibaly et Bakary Koné a été souveraine et a eu le dessus sur des stars comme Adebayor et Gyan.

Faiblesses: une attaque bancale
Alain Traoré forfait, c'est tout le dispositif offensif qui en a pris un sacré coup, sachant que le milieu pouvait débloquer à tout moment le score par sa frappe lourde, ses coups de pied arrêtés et sa vista. Pitroipa, blanchi de son carton rouge reçu en demi-finale et auteur de deux buts, se retrouve désormais bien seul, car le reste du secteur offensif n'a pour l'heure pas vraiment convaincu. Dagano, pourtant capitaine, est souvent relégué sur le banc, et il n'a guère pesé sur le terrain. Bancé s'est réveillé en demi-finale en égalisant, et a fait valoir son physique imposant et son coeur, mais affiche des lacunes techniques qui lui ont fait manqué une bonne demi-douzaine d'occasions nettes. Pierre Koulibaly, très en verve à l'entraînement, revivifiera-t-il l'attaque ?